les co-auteurs
Comme eux,
je suis des creux, je suis des arbres, de la soupente oubliée sous la pluie dense, comme eux, je suis de poils , je suis de plumes, odeur dans leur odeur, museau contre museau, primitive, animal en diable, j’aboie, je miaule et je chante et je me réchauffe à leurs langues de râpe,
et comme eux, j’aime à jamais.
Don Diégo,
Don Diego, petit fils du si grand Merlin, noir comme la cape d’un justicier, un brin rétif, à approcher en dentelle, à apprivoiser absolument pour gagner sa confiance, dernier arrivé dans la tribu des poilus, le mammouth. Et les deux chats qui, comme un seul, refusent sa présence et me font revivre la difficulté de trouver sa place. A genoux, tous les soirs, les mains pleines de croquettes en disant « Vous êtes frères ! » ce qui fait rire tout le monde. Mais je crois, je crois aux mots, je crois en la parole, je crois en la patience. Au bout du 730e jour de ce pèlerinage à genoux, premier effleurement de Gros Chat sur notre mammouth éperdu. Première croquette partagée sous mon œil embrumé. Et cette fierté de n’avoir pas renoncé. Je crois en l’amour si profondément.
Merlin, mon ami, mon chagrin, disparu à 13 ans
gros chien roux doudoune, couché à mes pieds, attentif à mes humeurs, à ce froid qui me gagne, cette houle qui me tient éveillée au cœur de la nuit. Je tourne, je fais les cent pas les jours d’orage, mais il était là, tête sur mon genou, patte dans la mienne, il me gardait, il me garde toujours.